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Derrière les images

Photographe: comment ranger ses photos ? 3/4

15/05/2021

A l’heure de la photo numérique : comment ranger ses petites affaires ?

( … et y retrouver ses petits ! )

Vous arrivez probablement ici après avoir lu la seconde partie de cet article dédié à la sauvegarde de votre plus précieux capital en tant que photographe: vos photos elles-mêmes, si ça n’est pas le cas, allez-y jeter un œil, j’y parle d’abord de nomenclature d’images, puis de logiques de rangement de ses fichiers dans des dossiers. Nous pouvons donc réfléchir à la façon de les sauvegarder (enfin!)

J’ai du réfléchir a un protocole me permettant de sauvegarder mes images, de la façon la plus automatisée possible (l’homme est faillible, la machine -un peu- moins) et de façon redondante pour limiter le risque de perdre des données. Grâce aux évolutions de l’informatique, à la démocratisation de certains systèmes et à la diminution des coûts de supports de stockage ces dernières années, cette étape est celle qui a le plus évolué dans mon process photo ! Cet article est donc celui qui risque le plus de « dater » je l’écris aujourd’hui en 2021, il est probable que dans 2 ou 3 ans je ne l’applique déjà plus !

Etape 3 : La sauvegarde des fichiers

Je vous épargne les multiples systèmes par lesquels je suis passée, aujourd’hui, je conserve tous mes fichiers photos sur un NAS de 4 disques (un Synology DS418 monté en RAID 5) situé dans mon bureau et vers lequel mes photos se sauvegardent quasi-automatiquement tous les jours (dés lors que je suis à mon bureau) et qui me garantit de pouvoir reconstituer mes données si jamais un des disques durs venait à défaillir. A rythme régulier, je réalise des sauvegardes manuelles du contenu de celui-ci, vers des disques-durs externes.

Sauf que je ne vis pas en théorie, je suis photographe de reportage

Ça c’est la théorie, et c’est beau tellement c’est simple, sauf que… je ne vis pas en théorie, je suis photographe de reportage. Même si la Covid m’a conduit a redécouvrir que j’avais un bureau et ce que c’était d’y passer des journées… 100% de ma production photo est réalisée hors de ce bureau ou de mon atelier ! Certes, certains de mes reportages me permettent de rentrer chez moi le soir, de décharger mes photos sur mon ordinateur connecté à mon NAS, mais ça n’est clairement pas la majorité du genre ! #CommeLesPoissonsVolants

➡️ si vous avez compris ce hashtag, vous êtes vieux, mais je vous aime d’amour (sinon si vous voulez vous rattraper https://www.youtube.com/watch?v=erQ0I_GrMIg 😉 )

Il me faut donc une solution qui me permette de travailler hors du bureau aussi bien que dedans, évidemment, le NAS ne voyagera pas. En revanche l’ordi, lui, peut-être conçu pour ça ! Comme je me commets parfois à faire de la vidéo, il me faut un ordinateur portable qui a un peu de puissance et du répondant. N’étant absolument pas capée pour définir quelles specs techniques se rangent derrière mes exigences pratico-pratiques, je fais appel à la bande de joyeux ingénieurs-informatichiens de mon réseau pour savoir ce qu’il me faut… et je suis leurs recommandations, béatement. La dernière fois que je l’ai remplacé, j’ai opté pour un Dell 7390 avec un SSD (après avoir dû vendre un rein pour acheter ce bijou, n’étant pas d’un naturel très patient quand il s’agit d’informatique, je n’étais plus à ça près).

Quand je suis au bureau, je pose l’ordi sur sa station de travail, il est connecté à ma tablette graphique, au NAS et à ma box web en filiaire ce qui me garantit un flux de travail rapide et efficace. Quand je suis hors du bureau, la batterie m’offre une belle autonomie, son disque dur spacieux me permet d’y vider mes cartes mémoire, et j’emporte avec moi un petit disque dur externe pour les sauvegardes « sur le terrain » (et je prévois un stock conséquent de cartes mémoire de bonne capacité pour éviter d’avoir à les effacer durant la totalité du reportage: mes photos sont donc en 3 points, sur la carte, sur le disque de l’ordinateur portable et sur le disque dur externe).

Capture d’écran de la fenêtre de tâche planifiée SyncBack qui sauvegarde tous les jours à 18 h, mon dossier d’archives photos vers mon NAS (qui s’allume et s’arrête tout seul pour cela, c’est la magie des tâches planifiées !)

Quand je vais rester plusieurs jours en reportage avec un point « en dur » et un accès au courant électrique, j’emporte mon chargeur électrique (et une multiprise: la multiprise c’est la vie!) et ma petite tablette graphique (ça n’est peut-être pas la vie, mais sans elle c’est quand même la souffrance !) et ce système me permet alors de durer indéfiniment ! De retour au bureau, dès que l’ordinateur sera connecté à sa station de travail (elle même connectée en permanence au NAS), automatiquement à 18 heures, l’ordinateur recopiera le contenu de ses dossiers photos vers l’espace dédié de mon NAS grâce à un logiciel de synchronisation paramétré en fonction de mes besoins (SyncBackSE dans mon cas, il en existe plein d’autres, je crois que même Synology a une fonction de ce type en natif, juste que j’ai mes habitudes et mes petites règles toutes faites sur Syncback donc je continue avec !)

Automatiquement à 18 heures, l’ordinateur recopiera le contenu de ses dossiers photos vers l’espace dédié de mon NAS grâce à un logiciel de synchronisation paramétré en fonction de mes besoins

Manuellement en revanche, tous les trimestres environ (je fais ça en même temps que les opérations relou de compta/TVA ça n’est que du temps machine et moi je trie mes facturettes à coté), je recopie la dernière version des dossiers photo les plus récents de mon NAS sur un DD externe que je vais échanger avec un autre d’exactement la même capacité stocké à mon atelier (mon bureau et mon atelier ne sont pas au même endroit ce qui me permet donc de limiter le risque incendie/cambriolage sur ces données)

Mais cela ne répond qu’en partie à mes impératifs, en effet, si ce système me garantit la sauvegarde de mes fichiers avec un assez bon degré de sécurité, ce système ne me permet absolument pas de savoir ce qu’il y a dans chaque fichier, et donc de retrouver le « portrait d’une jeune femme portant la tarte des troupes de montagne sur les champs Élysées un matin de 14 juillet ». Cela fera l’objet d’un dernier article, consacré à l’indexation des photos et à leurs métadonnées. #ToBeContinued

PS: Et pour ceux qui se demanderaient pourquoi je ne parle pas de Cloud ou de sauvegarde en ligne, regardez encore mon domaine de production photographique et les sujets que je traite, vous comprendrez alors qu’il n’est pas question que ces fichiers soient stockés sur des serveurs à l’extérieur du territoire français (ce qui est quasiment toujours le cas -même chez Orange Pro #FYI #Baltringues) et qu’en plus de ce petit souci de souveraineté, il serait très ennuyeux que des pirates mal intentionnés puissent trouver mes photos originales non-floutées de personnes dont l’anonymat est garanti, par exemple. Le meilleur moyen d’assurer la non-compromission de ces données étant de limiter au maximum leur flux « en ligne », les solutions online ne sont donc pas du tout adaptées à mes besoins (de plus il s’agirait de stocker 10To de photos à cette heure 1/ les mettre en ligne prendrait du temps 2/ cela représenterait un budget conséquent de stockage annuel à comparer aux 1500 euros de ma solution NAS + disques internes + doublé de disques externes)

Sandra Chenu Godefroy, photographe indépendante

Sandra Chenu Godefroy

Photographe

Spécialisée dans les images de secours, défense, sécurité, et d’aéronautique. Fille sérieuse qui se prend pas au sérieux.

J’exploite honteusement Tigrou, mon assistant en peluche, et j’adore mon métier, même si c’est pas toujours facile !