Cela pourrait faire sourire, mais c’est une question que me posent souvent mes collègues photographes (non-reporters s’entend). Et en général, ils sont très déçus d’apprendre que non je ne me promène pas avec un panneau écrit « je suis une photographe sympa qui fait des photos de policiers en manif alors soyez-cool me tapez pas SVP ». Je ne suis pour les forces de l’ordre qu’une parmi des centaines de journalistes. Globalement, tant que je ne les empêche pas de faire leur travail, ni que je ne représente aucun danger pour eux, je n’ai jamais été violentée volontairement ni par un policier ni par un gendarme (involontairement, c’est une autre histoire… mais ce sont les risques du métier).
Certains ne nous aiment pas trop et ne nous ménagent pas non plus. Cependant, en manifestation, comme le temps est compté afin d’analyser ce qui est autour de nous : tout est question de communication corporelle. Je n’agresse personne, je ne crie sur personne, je ne suis donc pas vue comme une menace, il ne m’arrive rien. Point.
Je crois par exemple que le regard que me lance ce policier derrière son bouclier alors que nous étions à un moment très tendu de la manifestation en dit long sur son manque d’affection envers tout ce que je représente pour lui à cet instant… Mais il ne m’a à aucun moment porté violence : être dépositaire de la force publique oblige à s’en montrer digne et cela n’a rien à voir avec moi ou mon identification !
EXIF | Credit: Sandra Chenu Godefroy | Appareil: Canon EOS 5D Mark III | Date: 28/06/2016 | Focale: 105mm | ISO: 640 | Ouverture: ƒ/4 | Vitesse: 1/60s |