Après quelques décennies de pratique assidue (d’erreurs et d’errements aussi), on a du recul sur la représentativité des statistiques. Sur leurs limites notamment. On n’a encore rien de significatif sur l’IA. Nous savons qu’une moyenne ne dit rien d’autre -d’autant plus quand elle est privée de son écart type-, qu’une théorie, facile et plutôt confortable à travailler. Mais hélas, nous ne vivons pas en théorie, seulement dans ce monde appelé réalité et qui a la détestable habitude de n’être pas si aisément modélisable.
Se féliciter des progrès formidables d’une intelligence artificielle qui réussit à générer des images se voulant « photos » avec des mains d’humains comportant exactement 5 doigts est une chose. En déduire pour autant que « demain l’IA remplacera les photographes » comme je l’entends de plus en plus régulièrement… en est une autre.
La dernière fois que l’on m’a fait la remarque, j’étais en mariage, j’ai suggéré alors à mon interlocutrice de dire aux mariés de virer leur photographe et de générer leurs photos de mariage par IA. Très étrangement, personne n’était emballé par l’idée : peut-être parce qu’aucun modèle IA, peu importe sa qualité, ne sera jamais capable de générer la vraie photo de ce baiser juste après l’échange des consentements ou de ce moment où le regard d’une maman et de son enfant qui part fonder son propre foyer se croisent. Parce qu’un baiser médian, ou moyen, ou probable… ne sera jamais un baiser authentique capté dans le réel. Parce que chaque œil humide voit son origine dans une émotion et un instant qui lui sont propres.
Je crois pouvoir écrire sans trop me tromper qu’il est très hautement improbable qu’un ours en peluche défile à la ceinture d’un légionnaire devant le président au 14 juillet sur les Champs-Élysées, par exemple.
#EtPourtant
#DealWithIt #NoAI
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